Immobilier
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Publié le 10/01/2020
Par Alexandre BROCHOT
Les études et plans d'exécution sont des outils primordiaux afin de planifier au mieux son projet de construction.
La réalisation d’un ouvrage ou sa réhabilitation n’est envisageable que par la mise en œuvre des études d’exécution. Constituant la partie concrète de la conception de l’ouvrage, elles ont pour objet de définir la manière dont les entreprises du BTP vont intervenir pour mener à bien la construction du bâtiment. Elles se déterminent au regard de l’avant-projet définitif validé par la maîtrise d’ouvrage pour permettre l’exécution du projet.
Ces études sont utiles au maître d’ouvrage pour comprendre son projet au plan technique et architectural. Pour les entreprises, ce sont des prescriptions préalables qui les aident à calculer leurs chiffrages, anticiper le chantier et faire leurs meilleures propositions.
Par ailleurs, la loi MOP dispose que les études d’exécution peuvent être confiées par le maître d’ouvrage indifféremment au maître d’œuvre ou aux entreprises.
La première étape consiste à établir tous les plans d’exécution (EXE) et les spécifications nécessaires à l’usage des exécutants du chantier, pour chaque tranche, lot ou corps d’état. Ceux-ci viennent compléter les plans de masse et plans de façades ainsi que les autres plans de l’architecte établis dans les missions précédentes.
Bien évidemment, les plans d’exécution varient suivant la nature du projet. Ils s’appuient sur les différentes études techniques réalisées lors de l’analyse de la faisabilité (étude de sol, fluides, etc.) ainsi que sur d’études complémentaires qui peuvent s’avérer utiles.
Ces plans portent notamment sur :
Afin que la maître d’ouvrage puisse disposer d’une idée des coûts des marchés qu’il va devoir signer, il est d’usage d’établir un devis quantitatif estimatif (DQE). Ce document permet d’obtenir une estimation réaliste des dépenses nécessaires à l’exécution des ouvrages car il donne la possibilité d’analyser et de comparer les prix et les prestations proposées par les entreprises. Non-obligatoire dans les marchés privés, le DQE est pourtant très souvent utilisé lors de la phase de consultation des entreprises. Alors qu’en matière de marchés publics, ce devis quantitatif fait partie des pièces financières obligatoires du dossier de consultation des entreprises (DCE).
Dans la pratique, l’acheteur, représenté par sa maîtrise d’œuvre, liste dans son appel d’offres l’ensemble des travaux et des fournitures par unité et quantité dont il a besoin. Charge au soumissionnaire d’y renseigner ses prix. La précision de ce devis quantitatif est importante car elle conditionne la justesse des offres mais avant tout l’assurance d’une mise en concurrence honnête.
En matière de réalisation d’ouvrages, les délais sont envisagés par corps d’état. En effet, pour que l’entreprise réponde à l’appel d’offres, on doit pouvoir lui communiquer dans les documents de consultation un délai d’exécution de travaux pour le lot qui la concerne. On comprend aisément que chaque intervenant a son propre carnet de commande à gérer et que prendre un nouveau chantier doit se décider et s’organiser. C’est donc en partie en prenant connaissance du planning prévisionnel qu’un entrepreneur décide ou non de répondre à la consultation. Ensuite, au regard de ce calendrier, l’entreprise peut estimer le matériel et le personnel qu’elle va mobiliser jusqu’à l’achèvement des travaux, ainsi que les sous-traitants auxquels elle aura recours ou encore les locations de matériels qu’elle va devoir effectuer.
Pour l’élaboration de son calendrier prévisionnel, le maître d’œuvre doit :
Particulièrement lorsque l’exécution des plans est répartie entre différents acteurs de la construction (entreprises, bureaux d’études, architecte...), la mise en cohérence du dossier de plans est indispensable avant de débuter les travaux. C’est dans le cahier des clauses techniques particulières joint aux appels d’offres que cette mission est mentionnée lorsqu’elle est confiée aux entreprises.
La mise en cohérence de tous les documents d’exécution passe donc par une synthèse de tous les éléments de la construction afin de s’assurer de leur coexistence et de leur mise en œuvre, et ce dans le respect du projet architectural. Il s’agit pour les dessinateurs de réaliser des plans de synthèse dont la vocation est de contrôler la cohérence spatiale des éléments de l’ouvrage des corps d’état. Pour ce faire, ils sont de deux sortes :
Ceci permet de vérifier la cohérence de l’ensemble. De cette manière, on peut facilement se rendre compte des conflits ou de certains besoins supplémentaires tels que réservations ou percements additionnels. Les plans de synthèse serviront également, après l’achèvement des travaux, à constituer le Dossier des Ouvrages Exécutés (DOE).
L’arrivée du BIM a bouleversé les pratiques dans le BTP. La réalisation des documents d’exécution n’y a pas échappé. Mais c’est certainement leur mise en cohérence qui a le plus bénéficié de cette avancée technologique. En effet, la maquette 3D sur laquelle tous les intervenants travaillent améliore la visibilité du projet au travers de l’ensemble des corps d’état. De cette manière, elle minimise les erreurs ou les défaillances. Reste à chacun de s’approprier ce nouvel outil et de travailler en bonne intelligence pour optimiser son efficacité déjà largement prouvée.
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