Digital
4 min de lecture
Publié le 06/02/2019
Par Alexandre BROCHOT
Les promoteurs immobiliers innovent grâce à des solutions digitales issues de la Proptech. Quels sont les avantages ?
L’impact de la PropTech sur le marché de l’immobilier est bien une préoccupation actuelle de tous les acteurs du secteur, dans leur grande globalité !
Après un balbutiement en 2017 et une montée en puissance en 2018, la PropTech a désormais de beaux jours devant elle. Lors de la 1ère édition européenne du MIPIM dédiée à la PropTech de juin dernier, les 1000 sociétés venues de 40 pays ont pu parler Automation, Big Data, Intelligence Artificielle ou encore Blockchain. A cette même période, forte de cette croissance, la French PropTech s’est constituée pour réunir aujourd’hui 30 entreprises.
Le terme de « PropTech » est un néologisme issu de la contraction de « property » (propriété) et de «technology» (technologie). Mais il ne se résume pas aux nouvelles techniques appliquées à la construction ou à l’utilisation des biens immobiliers. Il inclut aussi les nouveaux acteurs immobiliers contribuant à l’évolution de ce marché au travers du prisme des nouveaux usages et moyens de consommation.
Intrinsèquement lié à l’univers des start-up qui sont au cœur de l’innovation, ce terme définit donc en lui-même la transformation digitale du secteur immobilier, de la construction et de l’urbanisme.
Par extension, la PropTech se décline, suivant la spécificité de l’innovation, en notamment :
La FinTech : l’amélioration et la simplification des flux financiers par la technologie
La ConTech : des procédés de construction innovants pour plus de performance
Le Smart Building : le bâtiment intelligent qui communique pour une meilleure gestion
La Smart City : la collecte de données par la ville afin d’optimiser les services urbains
Ainsi, une multitude de start-up répond à l’affluence des besoins exprimés tant par les clients que les professionnels. En voici un panel, certainement non exhaustif compte tenu de la vocation des jeunes pousses à innover chaque jour un peu plus !
Le principal impact de la PropTech est indéniablement la facilitation.
Qu’il soit acquéreur ou simple utilisateur, le client d’aujourd’hui aime être aidé et accompagné. Face à des procédés souvent confus et générateurs de stress, la simplification est un des principaux critères de la décision d’achat.
De ce fait, dans l’univers de la transaction, les applications de géolocalisation des biens à vendre (Bien’Ici), ou leur visite en 3D (Lookin3d) sont très prisées.
De même, des plateformes à commission réduite permettent la mise en relation entre propriétaires et locataires (Proprioo), entre colocataires (ChezNestor) ou l’obtention rapide d’une garantie pour signer un bail (GarantMe).
Les biens en eux-mêmes offrent aussi d’innombrables services. L’IoT, l’internet des objets, facilite la vie du foyer au niveau des équipements (éclairages, ouvertures) ou des consommations avec des interfaces Homme-Machine qui fonctionnent par la voix ou un pilote universel : le smartphone.
Selon l’Observatoire de la Construction Tech, 100% des logements résidentiels neufs vendus seront connectés. Cependant, il est très complexe de faire les bons choix technologiques, de former ses équipes internes et externes, de sélectionner des professionnels de confiance et de suivre efficacement le chantier afin de garantir la satisfaction des acquéreurs.
Ainsi, l’AMO est un véritable soutien et pilier pour les Maîtres d’Ouvrage, car il est source de connaissances, d’expériences et de savoirs qu’il met au service de son client tout au long du phasage de son opération.
L’AMO Smart Lono, référent et tiers de confiance du logement connecté accompagne les promoteurs et constructeurs tout au long de leurs projets, de la définition de la stratégie, en passant par un accompagnement technique et commercial complet et une gestion optimisée du SAV afin de garantir la satisfaction des acquéreurs.
Il faut en outre séduire le client avec une expérience de vie basée sur des méthodes « user-centric », de sorte qu’on ne peut plus vendre simplement le produit. Désormais, on propose la vente d’un mode de vie, c’est-à-dire une extension de l’utilisation qui est faite du bien.
Par exemple, le client sensible au développement durable s’impliquera avec Solen qui permet de connaître l’ensoleillement du logement. Pour aller au-delà de l’acquisition, il pourra se projeter en étant accompagné pour l’aménager ou le décorer…
Certains promoteurs mettent même à disposition des futurs acquéreurs des techniques d’immersion pour vivre l’habitation... avant d’y loger.
Mais l’exemple le plus probant se trouve dans la location saisonnière. Les nouveaux acteurs tels qu’AirBnB organisent leurs offres autour d’une expérience de vie locale plus que d’une simple location de logis.
A l’heure de la recherche permanente de productivité, l’impact de la PropTech sur l’efficience des professionnels de l’immobilier n’est plus à prouver.
C’est bien connu, quel que soit le secteur d’activité, la technologie réduit énormément la paperasse et le temps généré à la traiter. Mais dans son usage optimisé, elle réduit les délais extrêmement longs du processus de vente. De Workimmo, qui centralise les documents nécessaires à la promesse de vente, à MyNotary qui génère un acte de vente et utilise blockchain et signature électronique, tout semble beaucoup plus simple… et rapide !
Et lorsqu’on rajoute à ce temps déjà long celui de la construction, le BIM (Building Information Modeling), la maquette numérique 3D qui réunit toutes les données du bâtiment, fait gagner un temps précieux. De nouvelles solutions comme celle proposée par AOS qui facilite les mécanismes de l’Appel d’Offres extrêmement chronophage sont également très performantes.
Quant à la gestion du bien, elle s’en trouve facilitée par l’optimisation de la data collectée afin de répondre mieux aux demandes (SMSAssist), et donc à la satisfaction client.
Outre tous les aspects purement pratiques de l’impact de la PropTech, l’image de marque des entreprises « connectées » s’en trouve indéniablement grandie. Les consommateurs d’aujourd’hui, principalement constitués de « digital native », sont très sensibles à l’image de modernité et de changement que dégage une entreprise. Et ce notamment dans l’immobilier qui, depuis toujours, apparaît comme un secteur concret et matériel, aux antipodes du digital. Répondre aux besoins du client par le biais de ses usages est un gage d’excellente notoriété !
Autre élément à prendre en compte (et non des moindre), la PropTech est un aspirateur à investissement. En 2017, les levées de fonds la concernant ont augmenté de 8,5 milliards, soit 63%. Dès lors, à plus long terme, les acteurs classiques optimisant leur activité avec des solutions PropTech bénéficieront, par voie de conséquence, de cette embellie.
En somme, ce serait simpliste de réduire l’impact de la PropTech à un formidable gain de temps et donc d’argent. Car on vient de voir qu’il s’agit aussi d’un bouleversement des comportements, des modes de vie et de travail.
Mais cette appétence pour l’innovation technologique dans un secteur qu’on croyait immuable nous mènera-t-elle à l’immobilier « full digital », à l’immobilier 3.0 ? Les paris sont lancés !
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